dimanche 13 mars 2016

Yggdrasil chapitre 4

Chapitre  4

Des colonnes en obsidienne noire s'élevaient des deux cotés de l'allée centrale. Il n'y avait aucun arbre, aucune plante. Seule la roche dominait en ces lieux, tantôt brute, tantôt sculptée. L'air était froid, et la lumière qui s'échappait des fenêtres mourrait au contact du sol,  absorbée, emprisonnée.
Cela ne décontenançait pas Lara Cockroft et Mémédoc qui avançaient, imperturbables. La petite traîne de la robe grise de Lara épousait le sol, un diadème en sombracier retenait sa chevelure. D'un pas rapide, elle traversa la première salle, puis l'interminable couloir qui lui faisait suite. Mémédoc marchait à ses cotés, au même rythme, toute aussi silencieuse, mais prête à dégainer son surin à la moindre menace. Ce surin était sans nul doute son bien le plus précieux. La lame en cobalt, était d'un bleu étincelant. Une gouttière la traversait sur une de ses faces. Imbibée de belladone concentrée, elle était une arme magnifique. Dans les mains de Mémédoc, elle devenait redoutable.

Leurs oreilles pointues avaient attiré l'attention dans les couloirs. Il était de notoriété publique de Nico D n'aimait pas les elfes. Il était donc peu fréquent d'en croiser entre les murs de son château.
Au bout d'un énième couloir, Lara et Mémédoc furent arrêtées, poliment, devant une grande porte en  bois rouge.

            — Je suis désolé mes demoiselles, vous ne pouvez aller plus loin sans être attendues.

L'homme qui venait de les arrêter était assez frêle et portait sur son dos ses longues années au service de son roi, mais deux gardes aussi hauts que larges l'accompagnaient pour aider à faire passer sans encombre ses messages.

            — Si nous avions voulu entrer dans cette pièce sans être attendues, nous n'aurions pas pris le couloir principal. Prévenez votre roi que nous sommes là,  dit Lara d'un ton ferme, mais sans la moindre once d'impolitesse.

Mémédoc était prête à saisir sa lame en cas de réaction belliqueuse.

Le vieil homme sembla réfléchir un instant, avant de répondre.

            — Très bien, qui dois-je annoncer ?
            — Nul besoin de connaitre nos noms, vous n'avez qu'à nous décrire à votre roi,  rétorqua Lara, toujours calme.
            — Ce n'est pas la procédure habituelle réagit l'intendant.

            — Et ce n'est pas dans mes habitudes d'attendre, le coupa Lara, dont le ton laissa transparaitre une pointe d'agacement.

L'intendant resta silencieux quelques secondes avant de se tourner vers la grande porte. Deux autres gardes lui ouvrirent la porte.

Aucun son ne s'échappait de l'autre coté de la porte. Il aurait été normal de penser que la pièce derrière était vide.
Finalement la porte s'ouvrit de nouveau, et l'intendant réapparu.

            — Vous pouvez y aller, dit il avant de s'effacer pour laisser passer les deux elfes.

Les portes, ouvertes, révélèrent une pièce immense, baignée dans une lumière qui contrastait avec tout le reste du château. Nico D était sur son trône et ne prêta aucune attention à l'entrée de Lara et Mémédoc jusqu'à ce qu'elle soit à mi chemin. Il leur fit signe de la main, leur signifiant de se rapprocher.

Arrivées au pied des marches qui menaient au trône, Lara et Mémédoc marquèrent une pause, puis posèrent un genou à terre. Mémédoc avait déjà analysé la pièce, le nombre de soldat, leurs armes, ceux qui étaient de vraies menaces, ceux qui fuiraient devant quelques uns de leurs camarades morts.

            — Que voulez-vous ? s'agaça Nico D.
            — Bonjour, votre majesté, répondit Lara, qui préféra ne pas suivre son interlocuteur sur le ton avec lequel il entama la discussion, nous sommes ici pour vous proposer un marché.
            — Et qu'est ce qui vous fait penser que vous avez quelque chose qui pourrait m'intéresser ?
            — Beaucoup de choses. Plus que vous ne croyez. Un plus grand royaume, sans avoir à mener vos hommes en guerre, pour commencer.

A ces mots, Lara perçut une pointe de curiosité et d'intérêt dans le regard du Roi, mais cela ne dura qu'un instant et son visage reprit vite ses traits sombres.

            — Vous savez comment parler à des rois, mademoiselle... quel est votre nom déjà ?
            — Lara, Lara Cockroft. Et je vous présente mon amie, Mémédoc.
            — Très bien Lara, vous venez donc avec de belles paroles et de belles promesses, mais si je suis roi, et surtout, si je suis encore en vie, c'est parce que je ne me fie qu'aux actes.

            — Les actes viendront, cher roi. Mais pour cela il nous faudrait une aide minime de votre part.
            — Je n'aime pas votre conception du marché. Voyez vous, ici vous êtes dans mon château, sur mes terres, et sur un simple geste de ma part vous pouvez être arrêtées et emprisonnées, je pourrais vous garder des années dans un cachot plus sombre que les ténèbres elles mêmes, et ne vous en sortir que pour vous recouvrir d'huile sucrée et vous faire cramer pour parfumer ma cour avec des effluves de caramel. Alors comprenez bien ceci, dans les marchés que l'on fait ici, c'est moi qui reçoit en premier et je ne donne qu'après.
            — Très bien, je conçois votre point de vue. J'aurai préféré qu'aucune goutte de sang ne coule, et que vous soyez gagnant dans l'échange que j'allais vous proposer, mais soit.

Nico D eut à peine le temps de lever sa main pour ordonner à ses gardes d'encercler les deux elfes, que Mémédoc saisit son surin et se jeta sur celui qui se tenait à coté de la fenêtre et qui était apparemment le plus imposant de la pièce. Elle sectionna sa carotide d'un coup vif, et se projeta directement sur le garde le plus proche avant même que le visage de sa première victime n'ait touché le sol. Méthodiquement, et selon un schéma qu'elle avait prévu depuis leur entrée dans la pièce, Mémédoc tua quatre gardes, avant que ses prédictions ne s'avèrent exactes et que les survivants ne renoncent à engager le combat. Elle s'approcha alors calmement de Nico D qui était encore sous le choc de ce qui venait de se produire.

Lara le regarda, et posant son index sur ses lèvres lui fit signe de ne pas faire de bruit.

            — Maintenant, nous allons aller droit au but, vous êtes en possession d'une bague en mithrite noble. Ne niez pas, ne mentez pas. Donnez la nous, et nous ferons le maximum pour que vous puissiez voir le soleil se coucher ce soir, exposa Lara.
            — Très... très bien. Allez prévenir mon mage, qu'il apporte la bague en mithrite noble, ordonna le roi au dernier homme de la pièce encore vivant et apte à suivre son ordre.

**

            — Je  déteste les mines, c'est froid, il n'y a aucune visibilité, et franchement, il faut dire ce qui est... on s'emmerde !

Bob, avait été insupportable pendant tout le trajet. Doc Marmotte avait essayé de prendre exemple sur Qffwffq qui l'avait ignoré depuis leur départ, mais la tache était plus difficile, compte tenu du fait que le ragondin était sur son épaule.

Que des reproches et des remarques, sans arrêt. Elle avait songé à le noyer discrètement dans le premier ruisseau venu après qu'il ait répété pendant plus d'une heure "quand est-ce qu'on arrive ?", mais finalement elle opta pour la deuxième solution, lui céder une dose de sa poudre préférée qui le faisait planer et du coup entraînait un silence reposant pendant un laps de temps jamais assez long.

            — Et rappelle moi ce qu'on fait ici ? demanda t'il.
            — Pour la dixième fois, je te le redis, on cherche l'origine de la perturbation de l'Ether. Cet endroit est comme recouvert par un nuage invisible mais pesant qui m'oppresse sans que je n'en comprenne l'origine.

Bob se tourna vers Qffwffq qui ne daigna toujours pas lui lâcher un regard.

            — Et le seigneur de la sympathie pourquoi il est avec nous ? Parce que franchement à part si le seul moyen de faire disparaître cette perturbation c'est d'être désagréable avec elle ou de la battre au concours de celui qui aura une tête d'enterrement le plus longtemps, je ne vois pas en quoi il va nous être utile.
            — Ecoute, je ne sais pas, tu iras embêter Souristine avec ces questions à  notre retour.

Qffwffq montra une déviation sur la droite de la galerie principale
            — C'est par là.

Doc Marmotte était d'accord avec cet avis, la perturbation était plus palpable dans cette direction.

Elle avait fini par accepter le parti pris du moindre mot de son compagnon d'aventure et s'était résignée quant à l'idée d'un voyage bonne ambiance avec discussions, chansons, échanges d'anecdotes etc.
Jusqu'à présent, leur voyage s'était déroulé sans encombre. Doc Marmotte s'en réjouissait, mais une part d'elle était curieuse de voir ce que Qffwffq pouvait donner en situation de conflit. De plus, elle ne s'expliquait toujours pas pourquoi ils avaient été choisis tous les deux pour cette mission.

Les mines étaient un vrai labyrinthe, mais  Doc Marmotte avait déposé de la poudre astrale sous les sabots de son cheval afin de pouvoir retrouver aisément leur chemin en cas de besoin avec un simple sort qui ferait apparaître les empreintes.
Le chemin qu'ils venaient d'emprunter était en légère montée et laissait apparaitre une lueur à son horizon. Surement une sortie. Mais cela lui parut étonnant en plein cœur d'une mine.

Creusées au cœur de la montagne, en des temps anciens, les mines éternelles avaient permis aux nains de bâtir leur empire, et d'en assurer la pérennité tant sur le plan sécuritaire avec des armes d'une qualité sans égale faite à partir des matériaux locaux, mais aussi sur le plan économique avec un monopole sur le mica rouge et le quartz blanc qui ne se trouvaient nulle part ailleurs en ce monde. Après un âge d'or de paix et de félicité, vint le temps des premiers conflits, d'abord internes, auxquels s'ajoutèrent rapidement des menaces de l'extérieur. Creusées jusqu'à l'épuisement total de leurs ressources, les nains abandonnèrent les mines pour vivre, non plus en communauté, mais éparpillés sur tout le continent. Depuis, les montagnes éternelles et leurs mines n'étaient plus qu'une zone semi-déserte, où ne vivaient quelques ascètes discrets et inconnus.

La lumière du jour s'intensifia. Il s'agissait bien d'une sortie de la mine. Les deux aventuriers, et Bob, se retrouvèrent à flanc de montagne, sur une route étroite. Ce chemin était risqué, mais il était celui qui menait à la perturbation.

            — Sur la droite, la bas, il y a une zone plate, nous allons nous y poser quelques instants, annonça Qffwffq.
            — Pile à l'heure pour le gouter ! s'extasia Bob.

            — On n'est pas la pour pique-niquer, lui rappela Doc Marmotte qui n'aimait guère la sensation que provoquait en elle la perturbation. Il y a quelqu'un là-bas, remarqua t'elle.

Une silhouette se devinait sur la zone que Qffwffq avait montré quelques instants auparavant.
Ils approchèrent, doucement. La silhouette s'avéra être une femme, qui leur tournait le dos. Elle ne se retourna pas alors que le bruit des sabots ne cachait nullement l'approche des deux aventuriers.

            – Bonjour, entama Doc Marmotte.

La femme resta silencieuse un instant. Puis sans se retourner répondit.
            — Ce n'est pas trop tôt, dit elle.
            — Ce n'est pas trop tôt de quoi ? s'étonna Doc Marmotte.

Qffwffq descendit de son cheval, toujours sans un mot, mais nullement perturbé par la situation.

            — Descendez, s'il vous plait,  demanda t'il à Doc Marmotte.
            — Mais qu'est ce qui se passe ici ? C'est quoi ce bordel ? s'agaça la sorcière.

A peine eut elle le temps de finir sa phrase que la femme tendit la main vers elle et d'un simple sort la fit tomber de son cheval.

            — Du calme Zoralie, lacha Qffwffq

Doc Marmotte ne pouvait plus bouger. Le sort de Zoralie la tenait comme des liens serrés tout autour de son corps.

            — Emmenons là à proximité du rocher de mithrite noble, et la tu pourras la tuer et récupérer son pouvoir, s'amusa Zoralie.

Doc Marmotte fut prise de panique mais aucun muscle de son corps ne répondait, elle était prisonnière du sort. Zoralie la déplaçait à quelques centimètres du sol, sans la moindre difficulté, telle une marionette.

            — Très bien, ne traînons pas, répondit Qffwffq toujours sans une seule once d'émotion.
            — Me tuer ? Mais pourquoi ? Pourquoi vous faites ça ? Qu'est ce que ça vous apporte ? Qu'est ce que je vous ai fait ? hurla Doc Marmotte, avant d'être prise d'un sanglot.
            — Ça ne t'avancera à rien de savoir, ton sort est déjà scellé, réagit Zoralie.

Bob, qui avait discrètement quitté l'épaule de Doc Marmotte au premier signe de danger, s'était fait totalement oublier. Il avait assisté à toute la scène. Il ne faisait aucun doute que sa sorcière préférée était en danger. Il se jeta sur Zoralie et la mordit à la main.

Perturbée dans sa concentration, son sort d'emprise céda. Doc Marmotte tomba au sol. L'adrénaline lui permit de se relever aussitôt et de commencer à fuir. Bob sauta de Zoralie jusqu'à elle.

Zoralie, folle de rage, fit tomber sur leur chemin de la roche montagneuse pour les bloquer. Malheureusement, elle ne visa pas comme elle l'aurait voulu, et en voulant éviter les rochers qui tombait sur elle Doc Marmotte trébucha sur le bord du chemin et disparut dans les profondeurs des montagnes.

            — Qu'est ce que tu as fait ? s'énerva Qffwffq.

Zoralie ne daigna répondre. Elle allait s'emporter dans son énervement, mais ses plans changèrent quand elle remarqua que des troupes arrivaient par les deux seuls chemins restants.
Très vite, Zoralie et Qffwffq furent encerclés par une troupe d'une vingtaine d'homme, aux visages masqués par de lourds casques.

            — N'approchez pas, les menaça Zoralie qui n'attendait qu'une seule bonne raison pour se défouler.

Le seul cavalier du groupe, qui semblait diriger les autres, pointa sa lance vers eux.
            — Capturez le, et tuez la.

Qffwffq réussit à tuer deux gardes avant d'être maintenu au sol et de se voir poser des chaines aux poignets et aux chevilles.

Zoralie réussit à immobiliser le petite détachement qui s'approchait d'elle.

            — Laissez moi partir où je brise tous vos os.

Le cavalier eut un grand éclat de rire, étouffé par l'épaisseur de son casque.

            — Vous êtes douée. Pas assez pour survivre si je demande à toutes mes troupes de vous attaquer. Mais j'aime votre témérité. Je vous propose un marché, je vous laisse vivre, mais le chevalier reste avec nous.

Zoralie tourna son regard vers Qffwffq. Elle n'hésita qu'une seconde.

            — Très bien, emmenez le.
            — Parfait. Je savais que nous pouvions nous entendre. Je vais donc vous laisser vivre, mais en échange, je vous ordonne de dire à celle qui vous envoie qu'elle ne doit plus essayer de se mettre en travers du chemin du Seigneur Amrah, si elle ne veut pas terminer avec la tête au bout d'une lance.

Les troupes repartirent, avec Qffwffq, enchaîné, qui ne lâcha ni un mot, ni un regard pour Zoralie.

**

Quelqu'un frappa trois fois à la porte.

            — Je viens sur ordre du roi, il souhaite avoir la bague en mithrite noble.

Eugène, en pleine écriture sur son livre de travail, détestait être interrompu en pleine réflexion. Mais il n'en dit pas un mot. D'ailleurs peu de personnes connaissaient le son de sa voix, et encore moins  pouvaient prétendre avoir vu son visage. Il portait une cape, bleu foncé, avec une capuche qui recouvrait sa tête. Par la forme de la cape on lui devinait une petite taille, et une carrure modeste. Mais pour autant personne ne se serait permis de chercher à être en conflit avec lui. L'aura de mystère qui l'entourait lui assurait la tranquillité nécessaire au bon accomplissement de ses taches. A tout cela s'ajoutait un regard jaune-vert sans que l'on puisse évaluer assurément la taille de ses yeux. Beaucoup de rumeurs courraient à son sujet, et les paris quant à son appartenance à la race humaine n'étaient pas nombreux.

La porte finit par s'ouvrir. Eugène apparut, sans dire un mot. La bague était dans sa poche. Il suivit le garde depuis son bureau au sous sol jusqu'à la grande salle du trône. Il n'était pas à l'aise. Il n'aurait pu en donner clairement la raison, mais quelque chose n'allait pas. Ce sentiment d'angoisse s'intensifiait à mesure qu'il approchait de la salle du trône.

La grande porte s'ouvrit. Eugène fit un pas dans la pièce et remarqua la bataille qui y avait eu lieu. Il nota la passivité des gardes encore en vie, le roi en position de faiblesse, et les deux elfes qui de toute évidence étaient à l'origine de tout cela.

            — Donnez leur la bague Eugène, lui ordonna le roi sur un ton moins chargé de mépris qu'à l'accoutumée.

Eugène s'approcha de Lara qui s'était tournée vers lui. Il était à deux mètres d'elle. Tous ses sens se mirent en alerte. Il n'aurait pu savoir pourquoi mais tout dans son être lui disait de ne pas remettre cette bague.

Lara tendit la main vers lui. Il leva sa tête pour la fixer, mais son visage, toujours invisible dans la pénombre de sa capuche ne laissait transparaître aucune émotion.

Il tendit sa main, après avoir saisi la bague dans sa poche et la présenta à Lara.

Lorsque la main de Lara tenta de s'emparer de la bague, elle passa au travers de celle d'Eugène.
           
            — Qu'est ce que c'est que ça ? dit elle énervée.

A ces mots, l'illusion d'Eugène s'évapora, son corps s'effaça en un instant. Lara comprit qu'elle venait d'être bernée.

Elle laissa éclater une colère silencieuse qui dégagea une puissance telle que les murs se mirent à trembler, toutes les vitres se brisèrent.

Une fois la colère évacuée, elle se tourna vers Mémédoc.

            — Partons, nous n'avons plus aucune raison de rester ici.

Elle se tourna vers Nico D.

            — Trouvez votre mage, et cette bague, je vous donne jusqu'à la fin de la journée, ou bien je vous fais arracher les yeux avant de vous les faire avaler.

Elle fit apparaître une poudre dans le creux de sa main et souffla devant elle. Un portail, qui se devinait par la déformation de la lumière malgré sa transparence totale, apparu. Elle le traversa avec Mémédoc, sans dire un mot.


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